GIE SUD LAIT 240 producteurs sur le carreau
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Le contrat qui liait encore 60 % de la collecte du GIE Sud lait à l'espagnol Letche Pascual a cessé ce 1er mai. Une semaine avant cette date, 60 millions de litres de lait et 240 producteurs n'avaient toujours pas trouvé d'acheteurs. Politiques et pouvoirs publics se mobilisent pour sortir de cette impasse, mais les transformateurs présents font la sourde oreille. Concurrencés par les produits européens, ils n'auraient pas les débouchés nécessaires pour valoriser ce lait au prix interprofessionnel. Seules les coopératives (Sodiaal et 3A) auraient proposé de s'engager au prorata de leur poids régional, mais pas avant juin (soit passé le pic saisonnier de la collecte) et à condition que les transformateurs privés (Danone, Lactalis, Bongrain) fassent de même. Interrogées par l'administration, les entreprises estiment qu'elles perdraient aujourd'hui 100 €/t à collecter ce lait dont la seule valorisation possible serait le beurre poudre. Avec 40 % du lait écoulés sur le marché Spot depuis plusieurs mois, les adhérents du GIE ont connu en mars un prix de base à 231 €/t (soit 30 de moins que leurs voisins). « Les livraisons de mai pourraient être payées moins de 200€/t et nous ne sommes pas sûrs d'écouler toute la collecte sur le marché Spot », avertit le président Jean-Pierre Espeysse. Dans le même temps, on apprend qu'un industriel français importe du lait d'Allemagne sur son site espagnol pour fabriquer des produits frais premier prix vendus dans les GMS. Cette situation dramatique pourrait inciter de nombreux adhérents à cesser la production laitière. Elle illustre aussi la précarité de la filière française dans une région en sous-réalisation constante, pourtant au centre d'énormes pôles de consommation.
DOMINIQUE GRÉMY
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